La ferme du Pont-Pivert laboure avec ses chevaux
Agathe Le Mire et Gabriel Hingant se sont installés dans la commune de Plévenon (Côtes-d’Armor) pour se lancer dans le maraîchage biologique. Une exploitation où les chevaux remplacent les tracteurs.
Agathe Le Mire a une formation de paysagiste et a étudié l’enseignement agricole dans le Finistère.Gabriel Hingant, avant d’exercer comme saisonnier dans la filière végétale à Paimpol, a fait des études au conservatoire de musique de Rennes. Il détient un certificat de spécialisation pour la conduite et la traction des chevaux de trait, qu’il a obtenu à Landivisiau.
Leur projet commun, s’installer ensemble en tant que cultivateurs bios, leur tient à cœur depuis longtemps.Son nouveau-né dans les bras, Agathe explique : « Ce qui correspond le mieux à une petite parcelle de 2 ha comme la nôtre est d’avoir des cultures diversifiées. Ici, c’est nouveau, nous ne sommes pas historiquement sur une terre légumière. » Effectivement, haricots, blettes, salades, courgettes, betteraves, et tomates sont au programme.
Un véritable mode de vie
La loi les oblige à attendre deux ans avant de transformer une parcelle cultivée traditionnellement en terre biologique.
Le fameux label « certifié bio » pourra ensuite figurer sur leurs produits. En attendant, la vente directe est possible. Ils tiennent aussi un stand le mardi et le dimanche matin, durant l’été, devant la boulangerie de Plévenon. Ensuite, ils proposeront des paniers en point de retrait, en vente directe ou en livraison.
Des outils anciens
Les jeunes cultivateurs ont deux chevaux, une femelle postier breton achetée à Bourseul et un mâle trait comtois. « Tout le travail du sol et le débardage ont été faits avec eux. Nous ne sommes pas anti-tracteur mais notre priorité est le travail avec les chevaux. Il y a une forte diversité dans notre quotidien. Nous avons besoin d’une activité qui mêle animal et végétal, pour stimuler notre intellect et être en accord avec ce que nous recherchons : un véritable mode de vie paysan », expliquent-ils.
Gabriel précise « Je n’ai personnellement jamais pensé à m’installer autrement qu’en bio. » Leur projet a aussi pour but d’utiliser des techniques agricoles avec des outils anciens. Ils en sont d’ailleurs à la recherche (par don ou achat) et étudient toute proposition de matériel en bon état.
Ils travaillent pour l’instant avec un bûcher, un tombereau, la première charrette à bascule. « Ce que nous voulons, c’est faire perdurer un savoir-faire. C’est urgent, il risque de disparaître ! » explique Agathe.
Des paniers et de la proximité
Autre volonté qui caractérise Gabriel : vendre sa récolte sur des circuits très courts.
La ferme du Pont-Pivert devrait obtenir le label bio d’ici le printemps et lui ouvrir ainsi les portes du réseau des magasins bio sans pour autant s’éloigner de leur camp de base à Plévenon. « Nous voulons quelque chose qui soit intégré localement, tout en évitant les grands déplacements », confirme Gabriel.